Il y a plus de cent mots pour dire « je te désire »
Merci au site de m ‘avoir donné l’occasion d’aller plus loin avec ce sujet : touftitrit !
Nous assistons à un retour du refoulé, mais cela n'a pas toujours été le cas. Comparé au christianisme et au judaïsme, l'islam a véritablement humanisé la sexualité en lui accordant toute son importance. La sexualité y est reconnue, encouragée et déculpabilisée : elle n'est pas réduite à un acte mauvais et antireligieux qui ne prônerait que le plaisir individualiste de l'homme. L’islam a 14 siècles et 30 ans. Au cours de son histoire, il s'est passé énormément de choses, bonnes et mauvaises et, souvent, des lectures traditionalistes et surtout fondamentalistes sont venues s'interposer entre le texte sacré et les pratiques des musulmans.
Malek Chabel !
1)- RELATION INTIME
Pour l'islam, la sexualité et tout ce qui y a trait font partie de la nature humaine, et il n'y a pas de tabou qui y serait lié. Pour l'islam, l'instinct sexuel ne doit pas être refoulé et considéré comme en soi une mauvaise chose. Mais il ne doit pas non plus être flatté sans cesse. Il doit être orienté. Et c'est dans l'objectif de fournir à l'être humain cette orientation que l'islam lui offre, au sujet de la façon de vivre la sexualité comme au sujet de toute chose, des limites à respecter. L'islam enseigne de plus que parler de choses intimes doit se faire avec dignité et en utilisant un langage plein de pudeur, comme l'a fait Dieu quand il dit dans le Coran: "… ne les approchez pas" (Coran 2/222) et "… avant que tous deux ne se touchent l'un et l'autre" (58/3).
Les façons de pratiquer les actes non purement cultuels sont laissées à l'appréciation de chaque individu. Seulement, même dans ces actes non purement cultuels, l'islam offre des principes (des obligations, des interdits, des choses qui sont déconseillées, des choses qui sont recommandées) à respecter. Et c'est le respect de ces principes qui inscrivent du "culte" et du "religieux" dans ces actes à l'origine non purement cultuels (c'est ce qui est différent avec l'Occident moderne, pour qui le "religieux" –- le lien avec Dieu et la référence à Son agrément –- est coupé des choses de la vie).
C'est ainsi qu'en islam tout devient sacré. Et c'est bien pourquoi le Prophète (sur lui la paix) avait dit à ses Compagnons que les relations intimes entre époux sont un acte rapportant récompense auprès de Dieu. A ses Compagnons qui s'en étonnaient, il dit que puisque celui qui le faisait dans l'interdit commettait un péché, celui qui le faisait de la façon permise faisait un acte méritant récompense de la part de Dieu (rapporté par Muslim).
Nous disions donc que pratiquer les actes non purement cultuels est laissé à l'appréciation de chaque individu. D'ailleurs, au sujet des relations intimes, Dieu a explicitement dit dans le Coran qu'elles pouvaient être faites "comme vous voulez" (2/223). Quelles sont donc les diverses positions à pratiquer, quels préliminaires adopter, tout cela n'est pas spécifié dans les sources de l'islam mais est laissé à l'appréciation de chaque couple, comme le souligne Shâh Waliyyullâh (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 356-357).
En effet, étant donné que cela relève de ce qui n'est pas purement culturel ('âdât), il n'y a pas besoin du fait que le Prophète ait pratiqué telle chose pour qu'on puisse la pratiquer. La règle est donc la permission originelle, à condition bien sûr que soient respectés un certain nombre de principes enseignés par l'islam.
Et ces principes sont les suivants.Tout d'abord il y a bien évidemment l'obligation, pour les deux partenaires, d'être mariés. Il faut ensuite savoir que la sodomie est strictement interdite (voir les nombreux Hadîths du Prophète à ce sujet, notamment le Hadîth rapporté par At-Tirmidhî, n° 1164, et par d'autres, authentifié par Al-Arna'ût).
De nombreuses personnes posent la question de savoir si les contacts sont autorisés entre époux au niveau de l'organe buccal et la partie intime…
A ce sujet il faut savoir qu'en soi, le fait pour les époux de s'embrasser là où ils le veulent n'a pas été interdit par les sources musulmanes. D'un autre côté, cependant, la substance que les organes génitaux masculins et féminins sécrètent au moment de l'excitation est najis et il est donc interdit de l'avaler (on ne parle même pas là du sperme –- "al-manî" –-, émis uniquement au moment de l'orgasme, mais de la substance émise tout au long de l'excitation : "al-madhî").
La permission de s'embrasser ne peut donc être que dans la mesure où le partenaire ne va pas avoir recours à une façon de faire qui l'entraînerait sans qu'il s'en rende compte à absorber cette substance ; il ne doit pas non plus embrasser exactement là où cela le conduirait fatalement à absorber cette substance, sans même qu'il s'en rende compte.Il faut également savoir que pendant la période menstruelle, les relations sexuelles sont interdites (Coran 2/222), les étreintes et les jeux amoureux restant cependant tout à fait autorisés alors (les Hadîths sont bien connus à ce sujet).
Les relations intimes sont donc en soi permises quand les époux le veulent.
Nous voudrions aussi dire que si l'islam est strict en ce qui a trait à l'exposition des corps en public il n'a en revanche ni interdit ni même déconseillé le fait que les époux soient totalement dévêtus (dans un lieu où personne ne peut les voir) ni le fait que les époux voient totalement leur nudité.Il faut également rappeler que les sources musulmanes enseignent que la satisfaction sur le plan intime n'est pas seulement un des droits du mari, mais également un des droits de l'épouse (cf. Fatâwâ Ibn Taymiyya, et aussi Tahrîr ul-mar'a, tome 6 pp. 232-233).
Ici, il faut souligner qu'il ne faut pas négliger les préliminaires (at-tajammul et al-mudâ'aba) avant les relations intimes (cf. Zâd ul-Ma'âd, Ibn Qayyim, tome 4 p. 253). Enfin, le Prophète a interdit que les époux racontent à d'autres personnes des détails de ce qui se passe pendant leurs relations intimes (voir à ce sujet le Hadîth rapporté par Muslim et celui rapporté par Abû Dâoûd).
Source :
lespasseurs. la-sexualite-en-islam
2) Dans sa vie conjugale, la femme musulmane peut elle se livrer à tous les plaisirs ?
Cela va de soi, chacun est libre de gérer sa vie comme bon lui semble. Pour l'équilibre psychologique du couple, il est conseillé que le devoir conjugal soit régulier.
3) Des positions sont elles défendues ?
Des positions... En fait , les positions ne sont en tant que telles défendues mais plutôt certaines attitudes. Dans un Hadith, le Prophète Mahomet a donné des conseils à Seydina Ali Radialah Anougou sur ce qui doit être proscrit lors des rapports sexuels. Il est déconseillé d'avoir des relations sexuelles:
1. A la belle étoile.
2. Entre neuf heures et midi.
3. Le jour du Moharam (premier jour du premier lunaire)
4. Pendant les louchies
Source : http://www.corse-presse.org/islam/sex.htm
"Bienheureux sont certes les croyants,
ceux qui sont humbles dans leur Salat,
qui se détournent des futilités,
qui s'acquittent de la Zakat,
et qui préservent leurs sexes (de tout rapport),
si ce n'est qu'avec leurs épouses ou les esclaves qu'ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer;
alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs; "
(Sourate 23 / Versets 1 à 7)
• D’après l’école hambalite, la masturbation est tolérée uniquement si elle permet d’éviter l’adultère ou un risque quelconque lié à la santé physique, et ce, pour celui qui n’a pas la capacité de se marier. Donc, si une personne peut se marier, la masturbation ne sera pas permise pour elle. (Références : " Kachâfoul Qina’ et Ghâyatoul Mountahâ ").
le Prophète (sallallahou alayhi wa sallam) a encouragé dans les Hadiths la multiplication des naissances. Cependant, il a aussi autorisé aux croyants de réguler et de planifier les naissances en cas de nécessité. Djâbir (radhia Allahou anhou) dit:
"Du temps de l'Envoyé d'Allah (sallallahou alayhi wa sallam), nous pratiquions l'éjaculation externe, alors que le Coran était révélé." (Rapporté par Boukhâri r.a. et Mouslim r.a.)
L'éjaculation externe (ou "a'zl") était à cette époque le seul moyen de contrôler les naissances. On peut donc déduire le caractère licite en Islam de l'emploi des moyens de contraception temporaires actuels (pilules contraceptives, préservatifs, etc... ) à partir de la règle juridique sur l'éjaculation externe. Cependant, comme il existe un certain nombre de Hadiths qui déconseillent cette pratique (comme le Hadith de Aïcha (radhia Allahou anha) rapporté par Mouslim r.a., dans lequel le Prophète (sallallahou alayhi wa sallam) assimile le "a'zl" à une forme dissimulée d'infanticide), c'est pourquoi, la plupart des savants (des différentes écoles de jurisprudence) pensent qu'elle est "makrouh" (fortement déconseillée, blâmable), sauf en cas de nécessité. Parmi les cas de nécessité, on pourrait citer, entre autres, le risque que représente une grossesse pour la santé physique ou mentale de la mère, l'incapacité de celle-ci d'assurer l'éducation d'un éventuel enfant, le risque que l'enfant soit atteint par une maladie héréditaire dangereuse, le désir d'espacer les naissances afin de pouvoir mieux s'occuper de ses enfants...
Source : http://www.muslimfr.com/sexualite.htm
4) Société et Sexualité
"Faut-il en parer? Difficile de communiquer sur le Sida dans une société où tout ce qui a trait à la sexualité est considéré comme tabou. La meilleure astuce pour ne pas être considérée comme vulgaire ou mal éduquée est de taire tout ce qui a trait à ce sujet. La femme peut ainsi traîner longtemps une MST sans oser en parler à qui que ce soit. Or, pour pouvoir communiquer sur le Sida, il faut d'abord connaître son existence. Si l'Etat, avec l'appui des ONG, fait des efforts pour attirer l'attention de la société sur les dégâts causés par le Sida et les MST, la nature même de celle-ci constitue un frein. La société impose à ses membres un certain nombre de règles non écrites mais qui tiennent lieu de loi. La personne qui entrave ses reglements est tout de suite indexée.(...) D'abord la société a tendance à croire que le Sida est une maladie qui n'attrape que les autres, les étrangers. Elle est synonyme d'infidélité et d'interdit. On préfère ignorer la maladie plutôt que d'en parler. On eteint la télévision ou la radio lorsque le sujet est abordé. On ignore encore beaucoup de choses sur la maladie. Ce qui conduit à éviter de saluer, de boire ou de manger avec une PVVIH.
Cette ignorance des facteurs de transmissions du Sida est accentuée lorsque la femme vit dans un milieu pauvre, avec un homme qui a le dernier mot et qu'elle ne peut le contredire, ou encore un conjoint qui voyage dans les pays de la sous-région et qui ne prend pas les précautions nécessaires. En plus de celà, la femme peut avoir plusieurs co-épouses sans le savoir, c'est le mariage "secret". Et si l'une des femmes est atteinte du VIH? Et si le mari lui-même l'est?
Aussi les divorces multiples et fréquents dans notre société rendent faciles la propagation de la maladie. Ceci d'autant plus qu'aucun des futurs conjoints ne peut demander à l'autre de faire les tests avant le mariage". (Extrait de "Sida : Prévention et Communication" de MINT EREBIH, Zeinebou, in L'Eveil-Hebdo, n°357 du 12-20 août.2000, p.6).
Quelques ouvrages pour aller plus loin
Aroua A. L'Islam et la morale des sexes. 1990
Bedhioufi, H.
Corps et traditions islamiques: divisions ontologiques
et ritualités du corps. 2000
Benkheira, A. L'amour de la loi, essai sur la normativité en Islam. 1997
Benslama, F.Tazi, N. (sous dir.) La virilité en Islam. 1998
Bouhdiba, A. La sexualité en islam. 1986
Bousquet, G.H. L'éthique sexuelle de l'Islam. 1990
Chebel, M. Du désir. 2000 12,96 10473
Chebel, M. Histoire de la circoncision des origines à nos jours. 1992
Chebel, M. L'esprit de Sérail. 1995
Chebel, M. L'imaginaire arabo-musulman. 2002
Chebel, M. La féminisation du monde, essai sur les mille et une nuits. 1996
Chebel, M. Le corps en Islam.
1999
Chebel, M. Le livre des séductions.
2001
Couchard, F. Le phantasme de la séduction dans la culture musulmane. 1994
Dialmy, A. Jeunesse, sida et islam au Maroc. 2000
Dialmy, A. Logement, sexualité et Islam. 1995
Haleby, O. Les lois secrètes de l'amour en islam. 1992 Labiadh, A. Mariage et plaisir selon l'islam: au delà des préjugés. 1998
Yacine, T. Amour, phantasmes et sociétés en Afrique du Nord et au Sahara. 1992
Zannad Bouchrara, T. Les lieux du corps en islam. 1994