40 milliards de dollars sur cinq ans : ce sont les économies que compte réaliser l'administration Bush, en réduisant les fonds alloués à la sécurité sociale des plus démunis (Medicaid) et à l'aide aux étudiants. La lutte contre le déficit public est un thème de campagne habituel chez les républicains, et George W. Bush avait promis de faire diminuer la dette nationale lors de sa campagne électorale en 2004. Les républicains ont d'ores et déjà annoncé que cette première coupe dans les dépenses de l'Etat, qui a clos le budget 2006, serait suivie de nouvelles économies.
Le 6 février, Georges Bush rendra en effet public son projet de budget pour 2007, un projet qui devrait proposer des réductions des dépenses dans les programmes d'aide alimentaire aux nécessiteux (food stamps), dans les aides aux agriculteurs et dans le programme médical destiné aux personnes âgées (Medicare).
Il n'est cependant pas certain qu'une nouvelle coupe dans les budgets sociaux puisse passer au Congrès. La première n'est passée qu'avec deux voix d'avance, et des députés républicains pourraient être tentés de faire sécession. Des élections législatives auront en effet lieu au mois de novembre, et le vote d'une deuxième attaque en règle contre les budgets sociaux pourrait coûter sa place à plus d'un élu républicain.
VIVES RÉACTIONS
Les démocrates se sont fortement mobilisés sur cette question, l'influent Steny Hoyer évoquant même "la hache du budget républicain qui s'abat sur les pauvres et les étudiants". Ils ont été rejoints par plusieurs associations puissantes, comme l'Association américaine des retraités. Ils ont eu beau jeu de faire remarquer que ces coupes budgétaires ne représentent qu'une goutte d'eau dans la mer du déficit public, qui devrait culminer à 1 300 milliards de dollars (quelque 1 100 milliards d'euros) en 2010.
L'opposition a également accusé la majorité de céder aux groupes de pression, notamment celui de l'industrie pharmaceutique. Pendant que les députés débattaient du projet de loi, "de puissants groupes d'intérêt ont obtenu des avantages particuliers ", accuse Steny Hoyer. Les dépenses de santé des Américains ont progressé de 7,9 % en 2004 , et représentent 1 900 milliards de dollars d'après les estimations du gouvernement.
Mercredi 1er février, un débat virulent avait agité le Congrès sur la question des groupes de pression. L'an dernier, plusieurs scandales de corruption ont éclaté aux Etats-Unis, révélant que des députés avaient accepté des "cadeaux" et d'importantes sommes d'argent de la part de certains de ces groupes en échange de leur soutien. Randy Cunningham, député républicain de Californie qui doit être jugé en février, a reconnu avoir reçu 2,4 millions de dollars de la part d'entreprises répondant à des appels d'offres du gouvernement.
70 milliards de dollars pour l'Irak et l'Afghanistan
Le Congrès est prévenu : le président George Bush s'apprête à lui demander de voter une "rallonge" budgétaire de 70 milliards de dollars, pour financer les opérations militaires en Irak et en Afghanistan, selon des sources à la Maison Blanche. Il devrait également demander un financement spécial de 18 milliards de dollars pour l'aide aux sinistrés de l'ouragan Katrina, et 2,3 milliards de dollars pour lutter contre la grippe aviaire. – (Avec AFP.)
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Sujet: les Etats-Unis réduisent l'aide aux plus démunis 
