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 Civilisation musulmane : passé et mondialisation II

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RACHTOK
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RACHTOK


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MessageSujet: Civilisation musulmane : passé et mondialisation II   Civilisation musulmane : passé et mondialisation II EmptyLun 22 Mai à 11:57

II- L’Islam et l’Occident


Dans le cadre de la mondialisation, les musulmans réfléchissent au devenir de l’Islam dans le courant de l’évolution des événements et l’Occident évoque souvent son réveil qu’elle craint pour ses intérêts. Michel Lelong écrit à ce propos : " En suivant, à travers la presse écrite, la radio et la télévision, les grands événements que furent, ces dernières années, l’apparition sur la scène internationale des producteurs de pétrole, les progrès de l’Islam en Afrique noire, la révolution iranienne, la résistance Afghane et l’étonnante vitalité des communautés musulmanes en Russie soviétique, l’Occident inquiet, a beaucoup parlé du réveil de l’Islam ". En réalité, il y a réveil de toutes les religions dans le monde. Les premiers événements en Allemagne de l’Est à la fin de 1989 ont eu pour point de départ une manifestation organisée par des milliers de citoyens à leur sortie d’une Eglise protestante dans la ville de Dresde. Des manifestations semblables ont eu lieu dans tous les pays de l’Est et se sont généralisées ensuite. Pendant les déplacements du Pape à travers le monde, les regroupements massifs expriment l’enthousiasme populaire et la foi des croyants chrétiens. Jamais il n’a été question de réveil du christianisme. Mais s’agissant de l’Islam, au moindre événement, l’Occident et ceux méconnaissant l’histoire réagissent souvent passionnellement. Trop souvent, pressés par le temps et déroutés par la complexité des problèmes, les médias contribuent à véhiculer des schémas réductionnistes altérant les messages universels de l’Islam.


L’esprit de croisade sommeille encore dans la conscience collective occidentale. Il y a globalement une permanence aux passions caractérisant les rapports entre le monde musulman et l’Occident. La nature de ces rapports n’a pas toujours été caractérisé par la sérénité et l’acceptation de l’autre. Il s’agit de relations passionnelles bilatérales faites de fascination et de réactions de défense, d’attirance et de rejet, d’amour et de haine, d’identification et de négation, d’estime et d’incompréhension. Ces réactions sont fonction du temps et du rapport de force. Ce que résume M. Maxime Rodinson : " La fascination ", peut s’opérer en plusieurs sens. Depuis quatorze siècles, d’une certaine façon, l’Occident est fasciné par l’Islam, parce que celui-ci a été longtemps son rival, son concurrent, son ennemi souvent, le plus proche au niveau des mondes culturels globaux. L’Islam s’est présenté, dans ses débuts, comme le grand rival de l’Europe chrétienne, en lui enlevant la domination sur un grand nombre de régions dans le monde. Et puis, il y a eu des retours dans le sens contraire : les croisades et plus tard les dominations impérialistes, la colonisation d’un certain nombre de pays musulmans par l’Europe. Alors l’Islam continue effectivement à préoccuper beaucoup. Il y a toujours eu des gens en Europe attirés d’une certaine manière par l’Islam. Mais il y en a eu surtout beaucoup que, à tort ou à raison, il a inquiétés. Dans une histoire qui a été en grande partie une histoire de luttes, on peut comprendre que la tradition, la conscience collective aient partout véhiculé des représentations d’hostilité. Et, comme dans toute lutte, on voit surtout le mal chez les adversaires. ".


En d’autres termes, comme deux voisins vivant dans les mêmes aires géographiques, l’Occident et le monde musulman ont vécu l’alternance d’ères de guerre et de paix. Ils avaient démarré à l’origine à partir de valeurs éthiques comparables enracinées dans la foi en Dieu que le monde musulman aurait dû maintenir. Ils ont dérivé ensuite vers des rapports de force dont l’enjeu était devenu économique, même s’il était subtilement habillé de considérations religieuses. Un exemple parmi tant d’autres est la recherche de la route des Indes et la découverte du continent américain comme réaction de l’Occident pour se libérer du monopole économique exercé autrefois par le monde musulman sur la plupart des voies commerciales. A l’époque, les souverains espagnols Isabelle de Castille et Philippe d’Aragon avaient engagé une croisade sans merci pour la conquête du dernier bastion musulman de Grenade en 1492. Après sa chute, Ils avaient financé aussitôt l’expédition de Christophe Colomb dont la découverte du continent américain avait propulsé l’Espagne au premier rang mondial. Globalement les deux mondes se sont fécondés mutuellement et imperceptiblement dans le temps qu’ils ont finis par se connaître et acquérir un fond culturel commun, même si l’Occident dans son rapport de force actuel occulte parfois ce que son modernisme doit à son voisin.


En 1377, Ibn Khaldoun avait analysé les influences découlant de rapports de force entre cultures et le mimétisme qu’adopte le vaincu résigné. Il écrivait à propos des vaincus qu’ils : " veulent toujours imiter le vainqueur dans ses traits distinctifs, dans son vêtement, sa profession et toutes ses conditions d’existence et coutumes. La raison en est que l’âme voit toujours la perfection dans l’individu qui occupe le rang supérieur et auquel elle est subordonnée. Elle le considère comme parfait, soit parce qu’elle suppose faussement que sa propre subordination n’est pas une suite naturelle de la défaite, mais résulte de la perfection du vainqueur. Si cette fausse supposition se fixe dans l’âme, elle devient une croyance ferme. L’âme, alors, adopte toutes les manières du vainqueur et s’assimile à lui. Cela c’est l’imitation. Ou bien l’âme peut, penser, éventuellement, que la supériorité du vainqueur n’est pas le résultat des manières de sentir de son groupe ou de sa grande bravoure, mais de ses coutumes et de ses manières. Ce serait là aussi une fausse notion de supériorité, et la conséquence serait la même que dans le cas précèdent. D’ailleurs, on peut observer que le vaincu s’assimile toujours au vainqueur pour l’usage et le type des vêtements, des montures et des armes, et en toute chose. ".


Tajeddine Bennani

Source : http://oumma.com/
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